PROJET : « Réponse d’urgence en santé mentale et soutien psychosocial auprès des communautés affectées par la guerre dans la zone de santé de Karisimbi, exécuté dans l’aire de santé Baraka au dispensaire Shalom à Ndosho »

- Contexte et justification
Le conflit à l’Est de la RDC affecte plus d’une personne, sur tous les plans. Les conséquences sur la santé mentale et d’autres domaines de la vie sont visibles. Pour soulager et contribuer à la résilience de la communauté de Goma, commune de Karisimbi que le CRP-RDC exécute ce projet dans l’objectif de promouvoir la résilience psychologique des communautés affectées par la crise de la guerre.
Les cibles pour ce projet sont :
- Les victimes des violences sexuelles
- La prévention de l’exploitation des abus sexuels
- Les violences basées sur le genre
- Protection de l’enfance
- La sensibilisation sur la cohabitation pacifique, la cohésion sociale.
- Activités menées :
– Psychoéducation de masse (les sensibilisation) ,
– Consultation individuelle (psychothérapie individuelle),
– Psychothérapie des groupes
– Focus groupe avec les élèves des différentes écoles
- Analyse des données :
Tableau 1 : Les nouvelles consultations et les suivis :
Genre | Nouvelles consultations | Suivis | Total |
Hommes | 13 | 11 | 24 |
Femmes | 47 | 32 | 79 |
Total | 60 | 43 | 103 |
Ce tableau montre que 13 patients du sexe masculins sont des nouveaux cas consultés contre 47 du sexe féminin, tandis que 11 patients hommes contre 32 patientes ont honoré le rendez- vous.
- Psychothérapie de groupe
Pour respecter le principe de l’organisation des thérapies des groupes, nous avons organisé des séances sur base d’homogénéité soit des patients qui ont le même diagnostic et même genre.
Tableau 2 : Type de thérapie de groupe
N° | Categorie | Fréquences de seances | Participants |
1 | Femmes enceintes | 2 | 23 |
2 | Hommes | 2 | 18 |
3 | Femmes victime des violences sexuelles | 4 | 56 |
4 | Enfants( En focus groupe) | 2 | 86 |
TOTAL | 10 | 183 |
Au regard de ce tableau, nous trouvons que 183 personnes ont bénéficié de la séance de thérapie de groupe repartie dans quatre catégories comme indiqué dans le tableau ci-haut. Le focus groupe avec les enfants ont eu lieu à l’école primaire Kajiga.
- Syndromes identifiés :
Les syndromes identifiés lors de toutes les consultations individuelles faites pour ce mois :
Tableau 3 : les syndromes identifiés lors des consultations individuelles
Syndromes | Fréquence | Pourcentage |
Culpabilité, idée noire, repli sur soi | 14 | 23,3% |
Inquiétude, souci, insomnie | 13 | 21.6% |
Pleur, tristesse, évitement | 12 | 20% |
Reviviscence, évitement, intrusion, | 9 | 15% |
Maux de tête, estomac, | 12 | 20% |
Total cas | 60 | 100 |
Les données de ce tableau montrent le syndrome de culpabilité, idée noire et repli sur soi dominent bien que les autres sont approximatifs.
- Diagnostic
Le tableau ci-après présente les différentes pathologies identifiées
Tableau 4: les pathologies identifiées
Pathologies | Fréquence | Pourcentage |
Dépressif | 15 | 25% |
Anxiété | 11 | 18,3% |
Stress aigue | 13 | 21,6% |
Trouble de stress post-traumatique | 14 | 23,3% |
Trouble psychosomatique | 7 | 11,6% |
TOTAL | 60 | 100% |
Après analyse des données récoltées dans différents entretiens et après l’utilisation des tests et des échelles administrés aux patients (e), ressort que 15 patients soit 25% ont un trouble dépressif, 14 sujets soit 23,3% souffrent de troubles de stress post-traumatique, 13 patients soit 21,6% ont un stress aigu, 11 autres sujets soit 18,3% présentent l’anxiété contre 7 patients soit 11,6% qui souffrent du trouble psychosomatique.
Etant donné que la prise en charge psychologique nécessite une approche holistique, nous avons fait des entretiens avec nos bénéficiaires, 22 cas des violences sexuelles qui sont venus dans le délai de moins 72 heures ont été référés au centre de santé CCLK une structure appuyée par MSF et d’autres au Centre de santé BARAKA pour une prise en charge médicale. En dehors de ces cas, 6 autres cas de plus de 72 heures ont été enregistrés.
Les troubles et les approches utilisés pour la prise en charge
Maladie ou trouble | Thérapie | Fréquence | Pourcentage |
Dépressif | La thérapie de soutien. La psychoéducation La thérapie cognitivo-comportementale | 15 | 25% |
Anxiété | La thérapie cognitivo-comportementale La psychoéducation | 11 | 18,3% |
Stress aigue | La thérapie cognitivo-comportementale La psychoéducation | 13 | 21,6% |
Trouble de stress post-traumatique | Débriefing psychologique La thérapie cognitivo-comportementale La thérapie par exposition narrative | 14 | 23,3% |
Trouble psychosomatique | Thérapie de soutient Référencement Psychoéducation | 7 | 11,6% |
TOTAL | 60 | 100% |
Les données du tableau ci-dessus montrent que les sujets souffrants de la dépression ont subi les thérapies suivantes : TCC, la thérapie de soutien et la psychoéducation. Pour les sujets anxieux, nous leurs avons administrés la TCC et la psychoéducation. Sujets souffrants du stress aigu ont bénéficié du débriefing psychologique, la TCC et la psychoéducation. Pour ceux qui souffrent du trouble de stress post traumatique, ont bénéficié de la thérapie par exposition narrative et la thérapie cognitivo-comportementale. Enfin, pour ceux qui ont les troubles somatiques, ont bénéficié de la thérapie de soutien, la psychoéducation, et le référencement.
8. Les Outils utilisent
L’échelle de TPST et PHQ-9 nous ont aidés à confirmer les diagnostics mentionnés ci-haut.
- PERSPECTIVES :
Dans ce point, le Centre de Résilience Psychologique en République Démocratique du Congo veut assurer :
- Une formation de renforcement de capacité sur la prise en charge des victimes des violences sexuelles et basées sur le Genre,
- Une formation aux leaders communautaire (relais communautaires, chef de quartier, pasteurs des églises, les infirmiers titulaires, enseignants, etc. …) pour une bonne compréhension du projet mise en place.
- Une formation en PSEA
- Avoir un appui au référencement de victimes des violences sexuelles qui viennent dans le délai.
- Assurer la psychoéducation de masse sur les symptômes du traumatisme.
- DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Au vu de ce rapport, les difficultés sont nombreuses comme :
- Manque le moyen de transport pour le référencement des cas violences sexuelles venus dans le délai,
- Insuffisance de moyens pour impression des différentes fiches de consultation (fiches de référencement, consultation individuelle, fiche de suivi, liste de présence à la thérapie de groupe, focus groupe, tests psychologiques, etc.)
- Manque d’équipement bureau,
- Conclusion
En somme, le Centre de Résilience Psychologique en RDC, reste au côté des communautés affectées dans le souci d’apporter un soutien psychosocial, afin de restaurer leur santé mentale positive. Etant donné de le CRP-RDC exécute ses activités sous l’autofinancement, il reste disponible pour toute organisation nationale et internationale pour appuyer ses activités.
Fait à Goma, le 08 Avril 2025
KUNYWANA RUHEMEBI SAGE
Chargé de soins du CRP-RDC

Les patientes en attente de consultation